La "Biographie du maître de la loi des trois corbeilles, du monastère de la grande passion", relate la vie du célèbre moine Xuanzang (602-644) qui joua un rôle clé dans la propagation du bouddhisme en Chine.
Lors d’un long périple qui le mena en Inde de 629 à 645, il collecta un grand nombre de textes religieux bouddhiques qu’il s’attacha à traduire en chinois à son retour en Chine. La biographie est due à deux de ses disciples Huili et Yancong, écrite entre 664 et 688. Elle fut traduite en langue turcique par Şingko Şeli Tutung (en chinois : Shengguang fashi), originaire de Bechbalik (actuelle Guchen).
Rédigé en alphabet vieux-ouigour, dérivé du sogdien, le texte se lit verticalement, de gauche à droite. Il est inclus dans des cadres rectangulaires constitués d’une ligne rouge, disposé sur 27 lignes par page, inscrites à l’encre noire sur des réglures rouges parfois visibles. En fin de chapitre, des inscriptions en cursive ont été ajoutées. Au tiers gauche de chaque page, un petit cercle rouge percé en son centre rappelle la filiation formelle du manuscrit avec les ouvrages de tradition indienne sur feuilles de palme.
Cette traduction dont le musée Guimet ne possède qu’un tiers, en 127 fragments sur papier, est unique encore à ce jour, les deux autres parties étant conservées à Pékin et à Saint-Pétersbourg.