Pêcheuses en bord de mer

Photographies
19ème siècle, époque Meiji
24,2 x 19,3 cm
Epreuve à l'albumine sur papier
Photographie de deux pêcheuses
Légende

Photo (C) MNAAG, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Benjamin Soligny / Raphaël Chipault

Titre de l'alerte Œuvre non exposée actuellement

Issue du très riche fonds de photographies anciennes du Japon conservé au Musée Guimet, cette épreuve de Tamamura Kōzaburō est un bel exemple du style de l’école de Yokohama, aussi appelé "Yokohama Shashin" (photographie de Yokohama).

Cette production commerciale et raffinée met en scène le Japon traditionnel dans des compositions parfaitement maîtrisées et souvent mises en couleur à la main. Destinée à une clientèle souvent étrangère, elle propose une vision pittoresque bien éloignée de la modernisation à marche forcée mise en œuvre à l’époque Meiji (1868-1912).

Dans le contexte des productions photographiques japonaises de la fin du 19ème siècle, cette scène est à la fois classique et décalée. On trouve souvent dans les albums de cette période des photographies de femmes ramassant des coquillages, une activité courante le long des plages de l’archipel. Ainsi le catalogue du photographe Kusakabe Kimbei de 1892 ne propose pas moins de trois épreuves différentes intitulées "Shell Picking". C’est a priori le sujet de cette image. Toutefois, en y regardant de plus près, on réalise que la femme à droite tient entre ses mains un poisson tandis que l’autre affecte la surprise face à cette issue improbable. Cette composition a donc probablement été pensée comme une parodie (mitate) de la collecte des coquillages. On trouve souvent une touche d’humour dans les photographies de l’école de Yokohama mais elle n’est pas toujours perceptible à des yeux étrangers.

Cette photographie, bien qu’arrangée, atteint la fraîcheur d’un instantané. Quelques années auparavant, les temps de pose du procédé au collodion humide, qui domine au Japon jusqu’en 1885, ne permettaient pas une telle spontanéité. Les jambes nues des femmes, qui ont retroussé leurs kimonos, confèrent une légère charge érotique à cette image, bien qu’elle soit plus pudique que les estampes présentant la même iconographie.

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