Depuis l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, le photographe japonais Takashi Arai oriente son travail sur la radioactivité, photographiant des lieux emblématiques du nucléaire au Japon et aux États-Unis.
Cette œuvre comprend 296 daguerréotypes réalisés à partir de plus de 5000 photographies numériques. C’est une vue de la centrale nucléaire de Fukushima Daichi, depuis l’Océan Pacifique Nord. La grille qui organise l’œuvre renvoie à certains moyens de nous repérer dans l’espace (longitude, latitude, perspective linéaire), mais aussi à celle du verre dépoli d’une chambre photographique ou à la grille de pixels d’un capteur numérique.
Ce qui est photographié ne se prolonge pas dans les plaques contiguës. C’est le chaos sur Terre et dans la photographie qui en a été prise. Notre regard doit en même temps affronter la planéité (grille), l’illusion de profondeur (photographie) et comme une pixellisation de la surface de l'œuvre, plongeant le spectateur dans une expérience sensorielle surnaturelle.