Caractéristique de la culture de la brillante ère Genroku (1688-1704), l’art d' Ogata Korin fut porteur d’une large part de la modernité de l’époque d’Edo, livrant une peinture tant poétique, par ses thèmes et ses vibrations colorées, qu’architecturale par son sens magistral de la composition.
À cet égard, c’est probablement au sein de ses peintures sur paravents que se manifeste de la manière la plus éclatante et la plus palpable une science élaborée de la mise en espace.
Ces paravents peints de massifs de chrysanthèmes blancs, symboliques de l’automne, apparaissent ainsi comme un témoignage somptueux et exemplaire de l’art de Korin, offrant au fil des douze volets successifs un espace continu et tridimensionnel. Si la thématique florale fut récurrente chez le peintre, s’inspirant par ce biais de son prédécesseur et modèle, Sotatsu, s’ajoutent ici à l’inspiration poétique une compréhension et une observation minutieuse de la nature qui insufflent à la composition un rythme unique, celui de la croissance végétale. À l’expression de ce rythme participe largement la technique picturale, en particulier le travail en relief des pétales de fleurs bombés, obtenu par le procédé du moriage (mélange à base de poudre de coquillage modelé sur la surface du papier).
Par l’arrangement virtuose des massifs floraux, certains semblant ployer sous le vent, et la dissémination subtile de traînées de poudre d’or, est ainsi créée l’illusion parfaite d’un espace tridimensionnel, doté d’une réalité organique.
Type d'objetParavent
MatériauxEncreCouleursPoudre d'orGofun sur papier
Numéro d'inventaireMA 12094
Région ou domaineJapon
InscriptionsSignature et cachet du peintre
AcquisitionAchat grâce à un mécénat Crédit agricole S. A., 2004