Le Taj Mahal, la nuit, n°6

Japon
1932
36,1 x 51,3 cm
Estampe sur papier
Le Taj Mahal la nuit
Légende

 

Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Titre de l'alerte Œuvre non exposée actuellement

Hiroshi Yoshida est né dans la ville de Kurume, Kyushu, le 19 septembre 1876 sous le nom de Hiroshi Ueda. Il montre tôt une prédisposition pour l’art, encouragée par son père adoptif, professeur de peinture dans les écoles publiques.

Il est envoyé à Kyoto à dix-neuf ans pour étudier auprès de Tamura Shoryu, professeur renommé de peinture de style occidental. Il étudie ensuite avec Koyama Shotaro à Tokyo pendant trois ans. En 1899, Yoshida expose pour la première fois en Amérique du Nord au Detroit Institute of Arts, puis il visite Boston, Washington, Providence (Rhode Island) avant d’atteindre l’Europe. En 1920, Yoshida présente ses premières gravures sur bois, d’abord à l’atelier d’impression de Watanabe Shozaburo (1885-1962), éditeur et défenseur du mouvement shin-hanga ou "nouvelle estampe", respectant le processus classique de conception et fabrication de l’estampe. Mais la collaboration de Yoshida avec Watanabe est de courte durée, en partie à cause du séisme de 1923 de Kanto. Il quitte de ce fait Tokyo.

En 1925, il engage un groupe de graveurs et de peintres et ouvre son propre studio. Les impressions sont réalisées sous son étroite supervision. Yoshida combine le système de collaboration de l’ukiyo-e avec le principe Sosaku-hanga des "estampes d’artiste" et fonde une troisième école, devenant en quelque sorte son propre entrepreneur.

Cette estampe fait partie d’un ensemble de trente-deux, réalisées à l’occasion de son voyage dans le Raj, de 1930 à 1932. Le but principal de Yoshida lors de ce voyage était de dessiner le Taj Mahal à Agra. Il créa six tirages du Taj Mahal et ces pièces furent numérotées par leur dates d’impression.

Dans la série dominent les effets de lumière les plus subtils. Yoshida montre toute l’importance de la mise en couleurs dans la création d’une atmosphère : un même dessin-maître peut en effet servir à donner des estampes transcrivant des heures totalement différentes. Il emploie ce procédé à quatre reprises dans la série : deux fois autour du Taj Mahal, une fois autour de la caravane de chameaux en Afghanistan et enfin une fois pour créer trois impressions distinctes de sommets enneigés. Il a médité, ce faisant, à la fois la leçon de Hokusai dans ses vues en gros plan du Mont Fuji à travers des effets atmosphériques changeants, mais aussi la leçon tôt reçue au Japon des impressionnistes français.

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