En Corée, la nature morte est un courant pictural qui s’épanouit au cours du 17ème et 18ème siècle de notre ère. Les livres y sont présents aux côtés de divers objets liés à l’écriture, harmonieusement associés à des éléments naturels issu des mondes animal et végétal.
Les livres sont présentés sous trois formes : en "étagères", en "piles" ou dispersés, ce dernier type étant influencé par la Chine. Plus la peinture est ancienne et plus les livres sont figurés ordonnés. Les livres et objets en désordre, associés à des personnages ou à des animaux, concernent des œuvres plus récentes. La composition des peintures est en perspective inversée tandis que les motifs sont essentiellement géométriques. Ce traitement fait des objets peints des représentations symboliques du savoir et de la connaissance, images destinées à veiller sur la personne habitant la pièce où elles étaient exposées, chambre des enfants de la famille ou cabinets de travail, où elles étaient montées en paravent. Petit à petit cependant, durant l'époque Choson, ces représentations acquièrent le statut de peintures purement décoratives.
Particulièrement apprécié du roi Jeongjo (18ème siècle), la peinture de nature morte a ensuite traversé les classes sociales pour devenir un genre très prisé des gens du peuple. Elle perdure encore aujourd’hui dans un courant pictural contemporain, qui mêle parfois l’absurde au réalisme.