Cette aiguière à panse globulaire et col cannelé porte un décor floral champlevé sous une couverte bleu-vert. Ce décor est caractéristique des céladons des fours de Yaozhou à l’époque de la fin des Cinq Dynasties et au début de la dynastie des Song.
La profondeur du relief et les incisions créent des effets d’ombre : la couverte s’accumule dans les creux.
Le soin porté à l’exécution de ces chefs-d’œuvre valut aux productions de Yaozhou d’avoir leur place parmi la vaisselle impériale. Si la maestria du décor de ce type de pièce est indéniable, la qualité de la couverte vert clair, dont la tonalité rappelle le jade, ne l’est pas moins. Cette production constitue un des premiers jalons, après les mise yao des fours de Yue (province du Zhejiang), qui mèneront la céramique au rang d’objets de table dignes d’être utilisés par la cour au même titre que l’orfèvrerie et la laque.
Cette verseuse, mondialement connue, porte un décor empreint de symboles bénéfiques : le double bec verseur adopte la forme de deux têtes de phénix, la panse est enveloppée d’un décor de lotus -on en reconnait notamment le fruit-, et l’anse imite une double tige de bambou. L’ensemble offre une version originale du traditionnel motif de phénix dans les lotus.
La forme de cette verseuse est reprise d’objets similaires exécutés en métal précieux et portant également un décor en relief. On peut voir des verseuses comparables reproduites sur des peintures contemporaines : elles apparaissent logées dans des coupes profondes. L’ensemble était utilisé pour réchauffer et servir de l’alcool lors des banquets.