Le décor de ce vase mille fleurs juxtapose des centaines de chrysanthèmes, pivoines, volubilis, roses, lotus, magnolias, iris, asters etc... Les caractéristiques exactes de ces fleurs, mais aussi leur volume et leurs couleurs légèrement ombrées, sont rendus avec un sens aigu de l’observation. L’effet final est virtuose.
Ce vase met en oeuvre une palette appelée famille rose en Europe. Elle est caractérisée par l’utilisation d’un pigment dérivé du « pourpre de Cassius », un chlorure d’or, qui permet l’obtention de la couleur rose, maîtrisée pour la première fois en Chine au tournant du 18e siècle. D’autres pigments sont utilisés à l’époque pour rendre les couleurs des diverses fleurs et feuilles : jaune d’antimoniate de plomb, vert d’oxyde de cuivre, bleu de cobalt etc. Chaque famille d’émaux doit être cuire à une température particulière. Ce vase a donc subi plusieurs cuissons. Sa réussite constitue un véritable tour de force sur le plan technique. Chaque couleur est parfaite. Il s’agit d’une pièce produite par les ateliers impériaux ; elle porte sur sa base la marque de l’empereur Qianlong (1736-1795).
En Chine, chaque variété de fleurs est associée à une symbolique, qui peut varier selon le contexte. La pivoine est notamment attachée à la notion de richesse et au printemps, le lotus à la pureté et à l’été etc. Le nom « mille fleurs » donné à ce vase, renvoie à une expression utilisée en Europe pour décrire le décor de certains tissus et tapisseries de la Renaissance.
En Chine, on parle de « cent fleurs » épanouies, représentées ici « sans vide ».
Type d'objetVase
MatériauxPorcelaine
Dimensions48 x 40 (diamètre) cm
Numéro d'inventaireG 3344
Région ou domaineChine
InscriptionsMarque peinte en rouge; étiquette ronde imprimée : «Collection E. Grandidier»