Les bouddhas Shakyamuni et Prabhutaratna

Chine
Daté 518, 3e année de l’ère Xiping, dynastie des Wei du Nord (386-534)
26 x 16,7 cm
Bronze doré
Les bouddhas Shakyamuni et Prabhutaratna
Légende

Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

L’image de deux bouddhas assis côte à côte illustre un chapitre d’un texte éminent du bouddhisme du Grand Véhicule, le Sutra du Lotus de la Bonne Loi, qui conte comment, dans les temps passés, un bouddha du nom de Prabhutaratna avait formulé le vœu de pouvoir entendre ce sutra afin d’être parfaitement éveillé.

Quand le Bouddha Shakyamuni s’apprêterait à prêcher ce sutra, il émettrait de son urna (touffe de poils entre les sourcils) un rayon de lumière qui dévoilerait aux myriades de créatures les bouddhas de la totalité des mondes venus écouter sa prédication. Afin que Prabhutaratna puisse l’écouter, un stupa surgirait et s’élèverait dans le ciel au-dessus de l’assemblée. Shakyamuni l’ouvrirait alors, révélant la forme corporelle de Prabhutaratna à tous les auditeurs de toutes les directions de l’espace. Il s’assiérait enfin sur le trône à côté de Prabhutaratna pour prêcher le sutra. 

On peut voir dans l’évocation de cette lumière transcendante censée illuminer la totalité des mondes pour y révéler à toutes les créatures, par-delà le temps et l’espace, la Loi bouddhique, une promesse d’universalité chère au bouddhisme du Grand Véhicule Mahayana. Mais cette lumière émanant de Shakyamuni est aussi intrinsèque à sa nature de Grand Homme, et plus encore à celle de Bouddha, qui a atteint la lumière rayonnante de la Connaissance suprême ou l’Illumination.

L’or dont sont revêtues ces deux images de bouddhas, comme celle de tout bouddha, est alors la traduction formelle de la lumière irradiante que Shakyamuni offre ici à un triple titre, celui de sa nature, de son état d’Éveillé et de l’épisode du Sutra du Lotus invoqué.

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