Cette dame de cour de la dynastie des Tang, dans un état exceptionnel de conservation, permet d’apprécier les détails du costume et du maquillage des femmes de l’époque.
Son ample silhouette est enveloppée d’une longue jupe imprimée de motifs floraux sur un fond bleu sombre, attachée très haut sous la poitrine, et d’un gilet à col en V à larges manches flottantes. Les pommettes éclatantes, tempérées par les sourcils arqués, font équilibre à la coiffure volumineuse en un chignon à double coque.
Cet objet est un substitut funéraire (mingqi) qui a été produit pour être placé dans une tombe d’un membre de l’aristocratie chinoise. Ce type de statuettes arbore toute une série d’expressions familières qui témoignent de la vie sous la dynastie des Tang. Exécutés dans un moule bivalve, cuits à basse température et peints, ces mingqi étaient alignés dans des niches creusées dans les murs du corridor d’accès des tombes Tang.
L’origine de la mode des femmes à embonpoint a été traditionnellement attribuée à l’empereur Tang Xuanzong (712-756), dont la concubine Yang Guifei présentait un certain surpoids. Si l’archéologie a infirmé cette tradition, c’est effectivement à partir des années 740 néanmoins que se multiplie ce type d’images. Des similitudes ont été observées entre les motifs peints sur la robe de cette statuette et ceux figurant sur les robes de donatrices représentées sur des peintures murales de la grotte 9 de Dunhuang, datées entre 848 et 907.