Sur l’élégante panse piriforme de cette aiguière, une pivoine a été peinte en bleu de cobalt dans un lavis spontané sans contour, évoquant la peinture académique chinoise.
Le long bec est relié au col par un renfort adoptant une forme de nuage. A l’opposé naît l’anse qui s’élève en une courbe élégante sommée d’un anneau de fixation qui servait à maintenir une chaîne aujourd’hui disparue. Cette chaîne était reliée au couvercle, également perdu.
Deux autres verseuses similaires sont conservées, pour l’une au Palais de Topkapi, ancienne résidence des sultans ottomans à Istanbul, pour l’autre à Ardebil au Nord Est de l’Iran, dans un sanctuaire auquel le souverain safavide Shah Abbas offrit plus de mille porcelaines chinoises en 1611.
La rarissime aiguière aujourd’hui au Musée Guimet fut conservée jusqu’en 2015 dans la famille de François de Fumel qui fut envoyé en 1547 à Istanbul comme ambassadeur extraordinaire du roi de France Henri II auprès du sultan ottoman Soliman le Magnifique. Elle est de même qualité que les porcelaines qui étaient produites à Jingdezhen (Chine, province du Jiangxi) pour les empereurs de la dynastie Ming. On ignore comment elle avait rejoint Istanbul, peut-être comme cadeau diplomatique de la part des souverains chinois.
Outre sa rareté, l’aiguière de Fumel est à ce jour la porcelaine chinoise la plus anciennement documentée sur le territoire français.
Type d'objetMobilier
MatériauxPorcelaine, décor au bleu de cobalt sous couverte
Dimensions27,9 cm
Numéro d'inventaireMA 12714
Région ou domaineChine
AcquisitionAncienne collection de François 1er de Fumel (1547), achat avec l’aide du fonds du Patrimoine, 2015