Le visage au profil élégant, au front haut, aux joues pleines et, à l’ovale arrondi, est encadré d’une chevelure libre et bouclée. Élaborée en stuc, cette figure de deva ou encore de génie fut mise au jour en 1926-1927 par Jules Barthoux, archéologue de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA). Elle provient d’une niche ouvrant sur la cour de l’un des deux grands stupas édifiés dans l’enceinte du monastère bouddhique de Tapa-Kalan à Hadda, lieu de pèlerinage renommé. Elle y faisait autrefois pendant à une autre, et rendait hommage à un grand bouddha disposé au centre de la niche. La figure du jeune homme se détachait du mur, passant d’un bas-relief à peine suggéré au haut-relief presque total, reprenant ainsi un procédé illusionniste hérité de la Grèce et attesté dès le 1er-3ème siècle, à l’époque kouchane, au nord du fleuve Amou-Darya, ancien Oxus.
Les stupas, niches et chapelles des monastères bouddhiques étaient abondamment ornés d’épisodes de la vie du Bouddha ou de scènes de dévotion, où de nombreux personnages aux attitudes variées figuraient des divinités annexes.
L’œuvre témoigne d’influences diverses, issues à la fois du nord-ouest du sous-continent indien et de l’école de sculpture du Gandhara, et plus largement d’une esthétique hellénisante. Ce style éclectique, la qualité du modelé des visages, le réalisme exceptionnel de cet art, ainsi que son raffinement délicat, justifient pleinement la place prééminente qu’occupe Hadda parmi les différentes écoles artistiques qui se développent à la faveur de l’expansion du bouddhisme dans l’est de l’Afghanistan puis en Asie centrale.