Exposition temporaire

Haikus d'argent, l'Asie photographiée par Michael Kenna

Représentant de premier plan de la photographie minimaliste contemporaine, Michael Kenna nourrit un attachement profond pour l’Asie. Célébrant la donation par Michael Kenna de son œuvre à la France en novembre 2022, cette exposition est la première rétrospective d’envergure sur son travail en Asie.

Forgé à partir des années 1970, le vocabulaire formel de Michael Kenna fait la synthèse de plusieurs avant-gardes photographiques du 20e siècle. Depuis son premier séjour au Japon en 1987, il n’a eu de cesse de retourner en Asie pour passer les paysages de l’archipel au prisme de son esthétique, avant d’élargir son horizon à la Chine, la Corée du Sud, l’Inde et l’Asie du Sud-Est dans les années 2000.
Il entretient des affinités avec les arts classiques de l’Asie orientale. La monochromie, l’économie de moyens, un usage audacieux du vide et le désir de transcender le sujet rappellent volontiers la peinture à l’encre japonaise (shuimohua, sumi-e). De même, certaines compositions évoquent le travail japonais de la laque (dont la technique du maki-e) tandis que des jeux d’échelle peuvent transformer un paysage enneigé en calligraphie. Dépassant l’esthétique, ces liens incluent également l’acceptation de la lenteur, la quête de la perfection, le retour cyclique au motif, une éthique artisanale et même une dimension spirituelle.

Chez Michael Kenna comme dans les arts chinois, coréen et japonais, ces procédés et ces principes convergent bien souvent vers une poésie subtile, qui peut résider dans la dignité d’un rocher ou dans une conversation entre un détail et son environnement. Cette capacité à distiller une émotion à partir d’un paysage a fait dire à certains commentateurs que Michael Kenna était l’auteur de haïkus visuels.

L’exposition propose une expérience sensible des paysages asiatiques de Michael Kenna, explorant les ponts entre photographies et traditions artistiques locales en neuf sections thématiques introduites chacune par un dialogue entre une épreuve et une œuvre issue des collections du musée Guimet.

L’exposition emmènera également les visiteurs dans les coulisses de la création avec des sections transversales sur la fabrique des images (de la prise de vue au livre en passant par la chambre noire) et le travail du motif.

 

Commissariat :
Édouard de Saint-Ours,
conservateur des collections photographiques du musée Guimet

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