
Documentaires cambodgiens du Centre Bophana
Jeudi 26 juin 2025
20h
Musée Guimet - Iéna
Auditorium Jean-François Jarrige
Gratuit sur réservation, billetterie en ligne à partir du 12 juin 2025
En cas de réservation en ligne complète, accès libre le jour de l'événement sous réserve des places disponibles.
Afin d’inciter les populations autochtones à témoigner de leurs propres récits et pour les encourager à tourner des films dans leurs propres provinces, le centre Bophana sélectionne des candidats originaires des zones rurales du Cambodge (Mondulkiri, Ratanakiri et Banteay Mean Chey). L'objectif du projet est d'autonomiser les femmes indigènes et les groupes discriminés, et de leur donner une voix grâce à des supports multimédias innovants. À cette fin, le centre Bophana travaille en étroite collaboration avec les jeunes et les femmes autochtones du Cambodge qui ont subi des violences ou qui souffrent de handicaps.
Co-fondé par le cinéaste Rithy Panh, le centre Bophana collecte toutes les archives images et sons sur le Cambodge et offre un accès gratuit au grand public à ce patrimoine unique. Le centre Bophana forme aussi les jeunes Cambodgiens aux métiers du cinéma, de l’audiovisuel et aux nouveaux médias afin de les ouvrir à la création et d’inspirer une production culturelle propre. Lieu d’échanges et d’interaction, le centre Bophana soutient également la création sous toutes ses formes en accueillant des artistes : ils créent les archives de demain.
Last Hope
Réalisé par Sithort Ret, 2019, 13mn, version Punong sous-titrée en français.
Phun Mlek est rizicultrice, elle a quitté l’école pour aider ses parents. Sa mère produit du vin mais sa santé est fragile et son père travaille loin de la maison. Son frère a également quitté l’école pour soutenir sa soeur. Seuls le petit frère et la petite soeur vont à l’école. Mais le frère préfère jouer sur le téléphone au lieu d’étudier. Le dernier espoir de la famille est la petite soeur…
M. Ret Sithort, 26 ans, Bunong, de la province de Mondulkiri.
« Je vois les problèmes auxquels les femmes et les filles sont confrontées dans ma communauté, en particulier le manque d'éducation. » Sithort souhaite utiliser le cinéma, un média qui le passionne depuis son enfance, pour soutenir l'autonomisation des femmes et des enfants et leur permettre de vivre sans discrimination.
The Lake of Life
Réalisé par Minea Heng, 2019, 7mn, version khmère sous-titrée en français.
Mme Em Phon est vendeuse de rhizomes de lotus. Chaque jour, elle vend des rhizomes de lotus près de chez elle et dans la rue, à Phnom Penh, afin d'augmenter les revenus de sa famille. Bien qu'elle ait beaucoup d'enfants et que ceux-ci ne soient pas allés à l'école, sa famille travaille toujours dur. Seul le lac est le dernier souffle de vie de sa famille.
Mme Heng Minea, 21 ans, Cambodgienne, de la province de Banteay Meanchey.
« Je veux faire un film sur les moyens de subsistance et la vie de ma mère ». Minea a été victime de violences domestiques dans sa famille, et elle a le courage de le révéler. L'objectif de Minea dans cette formation est d'utiliser le cinéma comme moyen de mettre en lumière les violations des droits des femmes et des enfants.
Worry
Réalisé par Chhouk Loeurn et Pring Proel, 2019, 15mn, version khmère sous-titrée en français.
Phuon Keo vit avec ses deux petits-fils qui sont venus la rejoindre dans la province de Banteay Meanchey car le mari de leur mère, qui vit à Koh Kong, est alcoolique et les maltraite. Elle aimerait pouvoir réunir la famille afin d’offrir une chance à ses petits-enfants d’aller à l’école mais son entourage lui conseille d’arrêter de penser à sa fille et de ne s’occuper que de ses deux petits-fils.
M. Loeurn Chhouk, 21 ans, Kuoy, de la province de Bantheay Meanchey
« L'une des difficultés auxquelles mon village doit faire face est l'éloignement des écoles et des hôpitaux. De plus, les autres sous-estiment les femmes de mon village ». Il voit dans le racisme la cause des dépressions des femmes. Chhouk, qui aime le cinéma, s'est inscrit à la formation cinématographique parce qu'il est convaincu que le cinéma peut contribuer au développement du pays.
Endure
Réalisé par Lean Mang et Vunneng Leng, 2019, 11mn, version Tumpuan sous-titrée en français.
Nghas Hourng était mariée à 16 ans, elle a eu quatre enfants dont un est décédé. Divorcée de son mari qui la battait et maltraitait les enfants, elle vit totalement démunie dans le Ratanakiri avec ses trois filles, dont l’une est malade. Elle essaie de survivre entre deux récoltes, en chassant les criquets et en pêchant des escargots, des crabes et des petits poissons.
M. Leng Vunneng, 19 ans, Tumpuon, de la province de Ratanakiri.
« Les drogues ont détruit l'harmonie dans ma communauté. Elles sont à l'origine de violences domestiques à l'encontre des femmes et des enfants. Outre la drogue, les femmes et les enfants des communautés indigènes de Tumpuon sont confrontés à des problèmes tels que l'abandon scolaire, la pauvreté, la difficulté d'accès à l'emploi, le manque de compétences professionnelles traditionnelles, la consommation d'alcool, etc. » Vunneng espère acquérir, grâce à l'école de cinéma, des compétences qui l'aideront, lui et sa communauté, à l'avenir.
Kanab (My Path)
Réalisé par Paov Sev, 2019, 8mn, version jaraïe sous-titrée en français.
Ya Romam avait 18 ans et Kan Rochom 15 ans lorsqu’ils se sont mariés. Kan est orpheline et a souhaité soulager sa tante qui s’occupait d’elle en plus de ses propres enfants et dont le mari est très violent. Un an après leur mariage, Ya et Kan ont eu un bébé qui est né avec des problèmes de santé. Comme il a fallu l’opérer, le jeune couple a dû emprunter 250 dollars, qu’ils continuent toujours de rembourser deux ans plus tard.
M. Sev Poav, 24 ans, Jarai, de la province de Ratanakiri
« Le viol et le meurtre sont des sujets sensibles qui suscitent la peur chez les femmes et les jeunes filles de la communauté jaraï. » Poav ajoute que les personnes âgées de sa communauté n'encouragent pas leurs enfants à étudier et leur interdisent même de s'exprimer en public. Néanmoins, Poav est déterminé à encourager les femmes de sa communauté et à faire entendre leur voix. Il souhaite promouvoir l'identité, la culture, la langue et les instruments traditionnels autochtones.
Soul Alive, Body Dead
Réalisé par Rany Phok, 2019, 8mn, version khmère sous-titrée en français.
Mme So Dy travaille aujourd'hui comme diseuse de bonne aventure. Elle vit dans la pagode de Phnom Penh avec sa fille. En travaillant comme diseuse de bonne aventure, elle a pu trouver l'argent nécessaire pour subvenir à ses besoins et payer les frais de scolarité de sa fille. Même si elle a un don pour prédire beaucoup de choses, sa vie et ses conditions de vie ne dépendent que des fauteuils roulants.
Mme Phok Rany, 27 ans, Cambodgienne, de la province de Ratanakiri
« Les femmes sont aussi capables que les hommes » est la phrase qui a incité Rany à quitter sa ville natale pour aller étudier à Phnom Penh en 2010. Dans sa communauté, les femmes et les enfants autochtones sont confrontés à deux problèmes majeurs. Il s'agit des questions de santé et d'éducation. Elle souhaite informer les femmes de sa communauté de l'importance de l'éducation et les encourager à poursuivre leurs rêves.
Don’t Give Up
Réalisé par Rany Phok, 2019, 11mn, version Kreung sous-titrée en français.
Dans la province du Ratanakiri, Sreytin, une enseignante fait son possible pour apprendre la langue Kreng aux enfants. Les élèves assistent régulièrement aux cours mais ne font pas correctement leurs devoirs. Soutenue par les parents et par son mari, qui travaille loin de la maison, Sreytin ne renonce pas. Pour elle, il est avant tout question de préserver leur identité.